L’Hermite de la Chaussée d’Antin, ou observations sur les moeurs et les usages parisiens au commencement du XIXe siècle.
Paris : Pillet (impr. de Pillet), 1813-1814. 5 volumes in-12, 180 x 105 : frontispice, xj, 332 pp. ; frontispice, x, 396 pp. ; frontispice, (3 ff.), 356 pp., 1 planche ; frontispice, (2 ff.), iii, 388 pp., 1 planche ; frontispice, (2 ff.), 348 pp., (1 f. d’avis au relieur), 1 planche, couvertures illustrées. – Broché.
Seconde édition de ce recueil d’Étienne de Jouy (1764-1846), journaliste, critique et auteur dramatique. Arrêté et condamné durant la Terreur il s’exila en Suisse. Il participa au Caveau et fut élu à l’Académie française en 1815 au fauteuil de Parny.L’ouvrage commence par un curieux dialogue entre l’hermite et le libraire, qui éclaire le lecteur sur l’origine et le contenu de ces cinq volumes. Il s’agit d’une compilation d’articles de journaux : « Ces bleuettes littéraires ne sont faites que pour amuser le lecteur pendant qu’il déjeûne (sic), ou pour l’endormir quand il se couche ; encore, la plupart du tems (sic), ne remplissent-elles que la dernière partie de leur destination. Elles n’ont qu’un jour à vivre et je ne vois pas la nécessité de les enterrer ensemble » (Avant-propos).Ainsi, l’ouvrage regroupe nombre d’articles parus dans le Bulletin moral de la situation de Paris entre le 17 août 1811 et le 30 avril 1814. Parmi les sujets traités on relèvera : la journée d’un commissionnaire (I), une visite des catacombes (II), une promenade à la bibliothèque impériale (III), les obsèques de Grétry (IV), une exécution place de Grève (IV), visite de la morgue (V)… Le comparant à Voltaire, Legouvé disait de Jouy : « C’est la même manière de voir et de peindre la société parisienne, la même ironie mêlée de grâce, la même légèreté de plume, la même gaîté d’esprit ». L’illustration se compose de nombreuses vignettes dans le texte, de 5 frontispices et de 3 planches, gravés sur cuivre par Maradan, Roger, Coupé, etc. d’après les compositions de Desenne.À travers cette illustration, Desenne « croqua le tableau le plus complet et le plus gai de la vie parisienne à la fin du premier Empire et au début de la Restauration, écrivant l’histoire des coutumes françaises et promenant le lecteur dans les salons, dans les galetas, à travers les rues, jusque dans les prisons, les catacombes, les bureaux de nourrice » (Calot, Michon et Angoulvent, L’Art du livre en France, page 154).Cette seconde édition est bien complète avec 5 frontispices et 3 gravures. Chaque volume connut de très nombreuses rééditions et ce n’est qu’à partir de la cinquième édition des volumes 1 et 2 que l’éditeur ajouta deux gravures. Précieux exemplaire broché, condition très rare, bien conservé malgré les dos brunis et quelques réparations aux couvertures notamment des volumes 2, 3 et 5. Rousseurs éparses essentiellement dans le premier volume, petit manque dans le coin supérieur du dernier feuillet du tome 4.Bibliographie : Calot, Michon et Angoulvent, L’Art du livre en France, page 154.
